dimanche 30 mai 2010

Périple meurtrier....

Le guérisseur d’ Inger Ash Wolfe.

Editions Fleuve Noir, 10/2009, 347 pages.

Résumé : « À Port Dundas, petite commune somnolente du Canada, Hazel Micallef, chef de police (par intérim) depuis plusieurs années déjà, 61 ans, divorcée, tourmentée par des maux de dos épouvantables, essaie vainement de noyer sa douleur dans les anti-inflammatoires et le whisky. Un jour semblable à tous les autres, un drame effroyable vient ébranler la quiétude de cette ville endormie. Une de ses habitantes est retrouvée sauvagement assassinée. La victime est une femme de 81 ans, atteinte d'un cancer en phase terminale. Son corps est découvert à son domicile, la gorge tranchée, exsangue et la bouche tordue en un affreux rictus. Jamais on n'a vu telle abomination dans la région. Mais deux jours plus tard, une affaire étrangement similaire est recensée à quelques centaines de kilomètres de là. Peu à peu, les cas se multiplient et Hazel se retrouve lancée à la poursuite d'un tueur en série bien particulier qui sillonne le pays d'ouest en est, mû par une macabre mission... »

Mon avis : c’est sur un coup de tête que j’ai acheté ce livre et je dois dire que je ne le regrette pas. En effet, il s’agit d’un thriller plaisant, qui arbore tout les aspects du genre, à savoir une enquête rythmée, des moments de tension, de l’action, mais également des personnages bien intégrées dans l’intrigue et qui peuvent se montrer attachants. C’est notamment le cas avec le personnage principal, plutôt originla, car il s’agit d’une sexagénaire de la police au caractère bien trempé, divorcée, vivant avec sa mère de 86 ans accro aux poker et autres jeux d’argent, flanquée de douleurs dorsales abominables, et qui tente de noyer tout ça dans le whisky. Sans tomber dans le cliché du flic alcoolique, cette femme troublante, Hazel Micallef, ne fait que se soulager afin de lutter contre les signes de la retraite. C’est alors qu’elle est confrontée à l’horreur absolue, au beau milieu de sa petite ville, lorsqu’un tueur bien particulier s’en prend à une vieille femme de sa connaissance et laisse derrière lui un cadavre affreusement mutilé.

Pourquoi tant de violence ? Le portrait d’un tueur en série va bientôt apparaitre sur le tableau de la police de Port Dundas et une chasse à l’homme sans merci va alors se déployer. D’autant plus que cet homme aux pulsions macabres fait partie d’une catégorie bien singulière de criminels multirécidivistes : les anges de la mort. Le tueur intervient auprès de victimes souvent âgées et en phase terminale d’une maladie, et les aide à partir dans l’autre monde. Le pire dans tout ça : les victimes sont consentantes ! C’est dans ce scénario cauchemardesque qu’Hazel va devoir redoubler d’effort pour démontrer à ses supérieurs qu’elle peut boucler une telle enquête, et pour se prouver à elle-même, que l’âge de la retraite n’a pas encore sonné.

L’écriture est simple mais bien menée, relevant parfois des scènes marquantes car l’auteur utilise comme des procédés cinématographiques, avec des jeux de caméra intéréssants. Tout cela est au service d’un scénario palpitant, notamment au dernier quart du livre où tout s’emballe comme une machine infernale et où un grand moment de stress vous attend... je ne vous en dis pas plus et vous invite à ouvrir ce thriller sympathique, quoique effrayant, mettant en scène une figure peu courante de meurtrier!

dimanche 23 mai 2010

Un de mes auteurs préférés... rencontré !

Après une rencontre cet hiver avec Amélie Nothomb, que j'avais fortement apprécié, autant pour sa délicatesse que pour son attention portée à ses lecteurs, voilà que j'ai réalisé un de mes rêves de lecteur, autrement dit celui de rencontrer un jour tous mes auteurs contemporains préférés, et ce jeudi 20 mai 2010, j'ai eu l'occasion d'assiser à une séance dédicace à la librairie Mollat à Bordeaux de Monsieur... Maxime Chattam! Il venait faire la promotion du troisième tome du cycle Autre-Monde, que j'ai dévoré dernièrement comme vous avez pu vous en rendre compte!

Voici la dédicace qu'il a réalisé sur la première page de mon livre:

Ce fut une très belle rencontre car Maxime Chattam est un auteur très proche de son public et il n'hésite pas à converser avec ses lecteurs avec un grand sourire et beaucoup de convivialité. Je lui ai d'ailleurs demandé s'il allait reprendre des enquêtes avec le profiler Joshua Brolin (personnage principal de la trilogie du Mal: L'âme du Mal, In tenebris et Maléfices) et il m'a répondu que ce n'était pas impossible mais pas encore d'actualité car il va encore nous gâter en poursuivant son cycle d' Autre-Monde, il me tarde sa prochaine publication!

Et comme il se prêtait avec beaucoup de plaisir aux séances-photo, j'ai pas hésité une seconde à paraitre aux côtés de mon soit-disant sosie littéraire! (cf des amis ayant une vue quelque peu défaillante!)

Si c'est pas beau la vie de lecteur tout d'même! :D


dimanche 16 mai 2010

Let's go !


Et voilà, je suis lancé sur les routes d'un défi littéraire très angoissant! Je vais me plonger dans les pages d'un des chef d'oeuvres de Stephen King intitulé Ca. Je remercie chaleureusement Hilde de m'accompagner dans ce voyage au coeur du Mal, ainsi que Neph pour sa brillante initiative de nous faire revisiter les livres de ce grand maître du frisson! Cette seconde moitié de mai risque d'être palpitante, les nuits vont être blanches et les cauchemars fréquents!


samedi 15 mai 2010

Quand le danger devient imminent...

Autre-Monde: Volume deux: Malronce de Maxime Chattam.
Editions Albin Michel, 11/2009, 407 pages.

Résumé : « Imaginez un monde où la nature a repris le pouvoir, où les adultes sont redevenus sauvages et les enfants se sont assemblés en bandes pour survivre, où chaque promenade est une expédition, chaque jour passé, un exploit. Un monde recouvert par un océan de forêts, peuplé de créatures fabuleuses, traversé de courants étranges, d'énergies nouvelles. Un monde nouveau où trois adolescents tentent de déjouer les pièges d'une mystérieuse reine, acharnée à leur perte : Malronce. Oubliez tout ce que vous savez... pénétrez dans Autre-Monde. »

Mon avis : c’est avec beaucoup d’excitation que j’ai ouvert ce second tome, quelques heures après avoir dévoré le premier car ce dernier nous laisse sur notre faim et on a plus que besoin de savoir ce qu’il advient par la suite. Et je n’ai guère été déçu par Malronce ! Encore plus d’actions, de suspense, d’intrigues palpitantes et ... d’imagination de la part de l’auteur !
Je dirais même que ce second tome est mieux réussi que le premier, ce qui est une bonne nouvelle car parfois, ces sagas ou trilogies ont tendance à s’essoufler. Ici il n’en est rien et l’on retrouve avec plaisir nos trois héros toujours aussi téméraires et attachants, qui s’enfoncent encore plus dans les secrets de ce nouveau monde où tout est bouleversé.

Deux lieux vont ressurgir des pages de Malronce : la Forêt Aveugle et la cité d’Hénak, où les aventures de l’alliance des trois sont absolument délicieuses, où le danger frappe là où on ne l’attend pas , où les stratégies les plus fines sont mises en oeuvre pour contrer l’adversaire toujours plus agressif ! Tout cela est accompagné d’une écriture toujours aussi fluide et de chapitres courts qui ne nous laissent guère le temps de souffler, une fois embarqué dans cette aventure, on ne peut s’arrêter !

Il me tarde de débuter le troisième tome (Le coeur de la Terre)que j’achèterai dès la semaine prochaine, car Malronce se termine sur une note, encore une fois, dramatique ! Un second tome réussi !

mardi 11 mai 2010

Quand la Nature reprend ses droits...

Autre-Monde, Volume 1 : L’Alliance des trois de Maxime Chattam.

Editions Albin Michel, 11/2008, 485 pages.

Résumé : « Personne ne l'a vue venir. La Grande Tempête : un ouragan de vent et de neige qui plonge le pays dans l'obscurité et l'effroi. D'étranges éclairs bleus rampent le long des immeubles, les palpent, à la recherche de leurs proies... Quand Matt et Tobias se sont éveillés, la Terre n'était plus la même. Désormais seuls, ils vont devoir s'organiser. Pour comprendre. Pour survivre... ...À cet Autre-Monde. »

Mon avis : j’avais beaucoup d’attentes en ouvrant ce livre et je dois dire qu’elles ont été comblées. J’ai passé un très bon moment en compagnie de l’alliance des trois, à savoir un trio d’adolescents : le téméraire Matt, l’énergique Tobias et l’intelligente Ambre qui partent à la découverte d’un monde qui a muté en une nuit d’orage. La Nature s’est rebellée contre les Hommes, et les jeunes en sont les seuls véritables rescapés, il s’agit alors de comprendre ce nouvel environnement et de l’apprivoiser au mieux pour survivre. Maxime Chattam s’est fait plaisir en créant un nouveau monde absolument déroutant, où la végétation est la maîtresse absolue et où des créatures toutes aussi terrifiantes les unes que les autres rôdent dans l’ombre des sous-bois...

On s’attache facilement aux trois protagonistes qui vont sceller une alliance sur une île préservée, celle de Carmichael où une petite société s’organise peu à peu. Des intrigues vont alors apparaitre pour ne se révéler que vers le dernier tiers du livre et nous tenir ainsi en haleine jusqu’au bout. L’écriture est simple et sans fioritures, ce qui rend le livre autant accessible aux jeunes qu’aux adultes, et du coup , les pages se tournent extrêmement vite !

De l’action, des personnages intéréssants, une imagination féconde et un monde passionnant : le livre d’aventure par excellence ! Et maintenant, il faut me procurer le second tome qui s’intitule Malronce, car ce premier tome se termine bien entendu sur un moment haletant !

vendredi 7 mai 2010

La vie c'est l'amour....

Brooklyn Follies de Paul Auster.
Editions Actes Sud, collec. Babel, 02/2007, 365 pages.

Résumé : « Nathan Glass a soixante ans. Une longue carrière dans une compagnie d'assurances à Manhattan, un divorce, un cancer en rémission et une certaine solitude qui ne l'empêche pas d'aborder le dernier versant de son existence avec sérénité. Sous le charme de Brooklyn et de ses habitants, il entreprend d'écrire un livre dans lequel seraient consignés ses souvenirs, ses lapsus, ses grandes et petites histoires mais aussi celles des gens qu'il a croisés, rencontrés ou aimés. Un matin de printemps de l'an 2000, dans une librairie, Nathan Glass retrouve son neveu Tom Wood, perdu de vue depuis longtemps. C'est ensemble qu'ils vont poursuivre leur chemin, partager leurs émotions, leurs faiblesses, leurs utopies mais aussi et surtout le rêve d'une vie meilleure à l'hôtel Existence... Un livre sur le désir d'aimer. Un roman chaleureux, où les personnages prennent leur vie en main, choisissent leur destin, vivent le meilleur des choses - mais pour combien de temps, encore, en Amérique ?... »

Mon avis : c’est en fermant ce livre que je me dis à quel point la littérature, la vraie, a encore de beaux jours devant elle grace à des auteurs aussi talentueux et authentiques que Paul Auster. Ouvrir un de ses livres, c’est ressentir une émotion bien particulière, se sentir au plus proche des mots et comprendre des bribes de notre propre existence. Pourrait-on dire qu’Auster est un peintre de la vie ? Certainement. Avec Brooklyn Follies, il confirme son talent de conteur de l’existence. Armé d’un talent narratif inimitable, l’écrivain new-yorkais nous transporte dans la vie d’un sexagénaire esseulé, aigris par une existence jadis florissante, désormais fâde et monotone. Jusqu’au jour où il décide de reprendre sa vie en main (après un divorce tonitruant et un cancer du poumon)... Et c’est alors que Nathan Glass va goûter à la vie, de nouveau, par le biais de rencontres déterminantes et de hasards bienheureux. Cette reconstruction, émouvante, drôle et parfois triste, se veut le reflet de l’existence-même avec ses hauts et ses bas, mais toujours relevée par cette incroyable force de la vie qui parvient à redonner les couleurs qu’il faut à une existence terrestre qui serait alors bien maussade.

Nathan va ainsi refaire sa vie à Brooklyn pour goûter de nouveau aux joies de l’imprévisible, de tout ce qui rend la vie insaisissable, mais qui nous permet toujours de construire de nouvelles choses. Ce roman raconte l’histoire d’un homme troublant, auquel on s’attache beaucoup, et qui va nous montrer que la vie vaut la peine d’être vécue, que chaque moment passé sur cette Terre est une bénédiction, et qu’il convient de saisir les opportunités que nous offre l’existence à bras-le-corps, car la Mort rôde malgré tout, et elle est imprévisible. Tout cela est forgé par un seul et unique sentiment, l’amour.

Si vous n’avez jamais lu Paul Auster et que vous hésitez encore, je ne peux que vous recommander ce formidable roman où l’optimisme est le maitre-mot, et où l’existence vous apparaitra comme belle et resplendissante.

Ce livre est un chef d’oeuvre, sa portée est universelle et ne peut que vous faire du bien, pourquoi attendre ?

Coup de coeur monumental!

P.S: Brooklyn Follies m'a fait penser au très beau roman du québecois Jacques Poulin intitulé Une tournée d'automne, à lire absolument!

mardi 4 mai 2010

La magie n'est pas qu'une illusion...

7 de Richard Montanari.

Editions Le Cherche Midi, 09/2009.

Résumé : « Un tueur machiavélique prend Philadelphie comme terrain de jeu. Badlands, le quartier le plus désolé de Philadelphie, un ramassis d'espoirs déçus, de rêves brisés, d'existences détruites. C'est là, dans un appartement insalubre, que l'on découvre le corps d'une jeune femme, minutieusement disposé dans une mise en scène macabre. Lorsqu'un homme téléphone à la police pour revendiquer le meurtre, celle-ci, venue l'appréhender, ne découvre qu'un coeur humain et un message crypté. Ludus : « jeu », en latin. Telles sont les cinq seules lettres dont vont disposer Byrne et Balzano pour tenter de comprendre les agissements d'un meurtrier pervers, machiavélique et diablement joueur. Car c'est bien d'un jeu macabre qu'il s'agit, le tueur mettant en place un méticuleux puzzle mortel, inspiré d'un casse-tête chinois millénaire, dont seule la résolution peut conduire à l'homme qui se cache derrière ces atrocités. L'homme qui a pris Badlands comme terrain de jeu. L'homme qui dicte les règles. »

Mon avis : c’est avec beaucoup d’excitation que j’ai ouvert le dernier livre publié en France de ce génie du polar, Richard Montanari, un de mes auteurs fétiches. Il s’agit du quatrième volet des aventures des enquêteurs Kevin Byrne et Jessica Balzano (je vous rassure, les livres peuvent se lire indépendamment les uns des autres, et dans le désordre), et l’auteur ne se fait pas prier pour les embarquer dans une histoire macabre, certainement la plus effrayante. En effet, Philadelphie est cette fois-ci pris d’assaut par un tueur en série absolument machiavélique, qui n’hésitera pas à changer la ville en parcours meurtriers afin d’assouvir ses fantasmes les plus morbides.

Imprégné par le monde de la magie et des jeux asiatiques (tels que le tangram), le récit vous emmène peu à peu vers une vérité accablante, celle d’un jeu terrifiant autour des numéros de nécromancie que le tueur exploite sans artifices... ses victimes meurent lors de ses représentations, et de manière fort violente! C’est alors que commence une course endiablée contre la montre ! La seconde moitié du livre est palpitante à souhait, vous avez littéralement l’impression de suffoquer en même temps que Byrne et Balzano qui se creusent la tête pour sauver des vies, qui courent dans tous les sens pour essayer de résoudre une énigme mortelle.

Tout est réunis dans ce superbe thriller pour vous faire vivre un pur moment d’action et de frisson : les chapitres courts et intenses (propres à Richard Montanari) ne vous laissent pas le temps de souffler une minute et les pages se tournent sans crier gare ! les deux enquêteurs, toujours aussi attachants, vous feront vivre de bons moments en même temps qu’ils vous prendront dans la crosse de leur ceinture pour vous emmener dans les rues inquiétantes de Philadelphie aux trousses d’un psychopathe redoutable!... et enfin, l’enquête vous promet de belles secousses d’adrénaline !

Que demander d’autre ? Lisez sans tarder ce nouvel opus de l’excellent Richard Montanari, ainsi que les trois précédents qui sont tous aussi excellents, à savoir (dans l’ordre): Déviances, Psycho et Funérailles.

Un nouveau coup de coeur polaresque pour mon auteur préféré (étonnant !).