mardi 30 mars 2010

Une malédiction qui a du chien!

Le Chien des Baskerville de Sir Arthur Conan Doyle.

Editions Librio, 06/2009, 187 pages.

Résumé: "Des cris lugubres résonnent sur la lande... Et voici que la légende prend corps. Un chien énorme, créature fantomatique et infernale, serait à l'origine de la mort de sir Charles Baskerville. Maudit soit Hugo, l'ancêtre impie et athée, qui provoqua, en son temps, les forces du mal ! Mais Sherlock Holmes ne peut croire à de telles sornettes. Aussi, lorsqu'il dépêche le fidèle Watson auprès de sir Henry, l'héritier nouvellement débarqué d'Amérique, il ne doute pas de mettre rapidement fin à ces spéculations. Pourtant, la mort a frappé plusieurs fois sur la lande. Et le manoir est le théâtre de phénomènes bien étranges... Se peut-il que la malédiction des Baskerville pèse encore ?"

Mon avis: Je n’avais jamais lu d’enquêtes du célèbre détective et, pour un commencement, je dois dire que c’est parfaitement réussi! J’ai été totalement embarqué dans cette enquête lugubre à souhait où les brumes de la lande anglo-saxonne vous happent comme dans un piège, où les cris de la bête vous glace les sangs et où tout semble imprégné d’un halo surnaturel inquiétant. Etant un inconditionnel de ce genre d’atmosphère pesante, j’ai été comblé. J’ai eu un gros coup de cœur pour le personnage de Sherlock Holmes, un détective aux techniques peu catholiques et parfois surprenantes, un personnage en marge, décalé et attachant.

J’ai également apprécié l’avancée de l’enquête qui s’éclaire dans tous ses aspects à la fin du livre et nous retrouve confrontés à une affaire plus complexe et recherchée. Sherlock Holmes est doté de cet incroyable don d’observation et d’interprétation qui rythme le récit pour notre plus grand bonheur.

Un vrai coup de cœur pour ce classique du polar, pour ce père du thriller moderne.

jeudi 25 mars 2010

Qu'on lui coupe la tête !!!

Alice au pays des Merveilles de Lewis Carroll.

Editions Pocket, 18/03/10, 126 pages.

Résumé:" Assise au bord de la rivière, Alice s'ennuyait un peu quand soudain, venu de nulle part, surgit un lapin blanc pressé de regagner son terrier. N'hésitant pas à le suivre, Alice pénètre dans un monde de prodiges et de menaces qui n'est autre que le royaume de l'enfance. Et voici le chat de Cheshire à l'étrange sourire, la terrible Reine de coeur, le Chapelier fou et le Lièvre de Mars, la Fausse Tortue et le Valet-Poisson... "


Mon avis: A l’occasion de la sortie du nouveau film de Tim Burton, je me devais de lire ce conte et de découvrir cet univers complètement décalé et merveilleux qui imprègne cette célèbre histoire d’Alice au pays des Merveilles. Lewis Carroll a réussi à mettre sur pied un monde vraiment étrange, déroutant et totalement absurde. En effet, les personnages sont tous aussi farfelus les uns que les autres, on retiendra notamment la figure du Chapelier Fou, du Chat de Cheshire, du Lièvre de Mars ou de la Tortue-Façon-Tête de Veau, pour ne citer qu’eux. Alice, petite fille naïve, évolue dans ces terres mystérieuses et progresse dans un rêve de plus en plus loufoque, où tout n’est que parodie de la part de Lewis Carroll. Ce ton humoristique et barjo donne à ce conte une dimension que je n’ai jamais croisée dans aucun autre, à savoir un perpétuel sentiment d’irréalité, de surréalisme. Véritable tableau symbolique et déjanté, ce petit livre est à explorer rien que pour sa portée littéraire jamais démentie et pour vous immerger dans un monde auquel vous aurez toutes les difficultés pour le prendre au sérieux, pour l’assimiler de manière raisonnée. Il n’y a que les fous pour le comprendre… ou bien le sommes-nous tous!

lundi 22 mars 2010

What a PAL !

En attendant mon prochain avis sur Le Cercle de Dante, je vous présente ma Pile A Lire, qui ne cesse de grandir de semaine en semaine ! J’ai classé par ordre alphabétique des noms d’auteurs, vous allez voir, c’est très varié:

A: Auster Paul: Le voyage d’Anna Blume
B: Bettlheim Bruno: Psychanalyse des contes de fées
Bernhard Thomas: Le naufragé
Balzac: La peau de chagrin
Brown Dan: Da Vinci Code
Beigbeder Frédéric: Windows on the world
C: Cleave Paul: Un employé modèle
Carr Caleb: L’ange des ténèbres
Cook Robin: Choc
Covin Alec: Etats primitifs
Clarke Susanna: Jonathan Strange et Mr Norrell
E: Ellroy James: Le Dahlia noir; Lune sanglante
F: Flaubert: L’éducation sentimentale; Salâmmbô
Freud Sigmund: Cinq leçons sur la psychanalyse
Fetjaine Jean-Louis: Les chroniques des elfes: Lliane (tome1)
Falcones Idelfonso: La cathédrale de la mer
Follett Ken: Le troisième jumeau
G: George Elizabeth: Le meurtre de la falaise
H: Hutson Shaun: Némésis
Houellebecq Michel: Les particules élémentaires
J: Jordon Robert: La roue du temps (tome1)
K: King Stephen: Juste avant le crépuscule; L’histoire de Lisey; Tout est fatal
Kirino Natsuo: Out
Kostova Elizabeth: L’historienne et Dracula (les 2 tomes)
Kundera: L’insoutenable légèreté de l’être
L: Laclos (de) Choderlos: Les liaisons dangereuses
M: Montanari Richard: 7; Déviances; Psycho
P: Pratchett Terry: la huitième couleur
R: Rule Ann: Un tueur si proche
Rodriguez Cristina: Les mystères de Pompéi
S: Sender Elena: Intrusion
Stevens Shane: Au-delà du mal
Z: Zola Emile: Au bonheur des dames

mardi 16 mars 2010

Dans les brumes de Sleepy Hollow...

La légende du Val Dormant (Sleepy Hollow) de Washington Irving.

Editions Mille et Une Nuits, Paris 02/2000, Collec. La petite Collection 269, 80 pages.

Résumé: «Dans une communauté hollandaise sans histoire installée sur les rives du fleuve Hudson, on raconte qu'un cavalier, lui-même sans tête, hante les lieux, prêt à décapiter tous ceux qui se trouvent sur son passage. »

Mon avis: Quel bonheur de renouer avec le texte original d’un de mes films préférés (Sleepy Hollow de Tim Burton). Dans cette nouvelle, qui s’apparente à un conte, Washington Irving, grand précurseur du fantastique au 18ème, nous invite dans un voyage merveilleux au Val Dormant, paisible village égaré dans les collines boisées dans l’état de New-York. L’ambiance y est fantomatique, brumeuse et inquiétante. On ne sait pas démêler le vrai de l’irréel, toutes les légendes fleurissent au sujet de cette bourgade isolée, et notamment celle du cavalier sans tête qui erre la nuit dans les vallons et les forêts lugubres du Val Dormant. Les magnifiques descriptions des paysages, de jour comme de nuit, invitent le lecteur à plonger sans détour possible dans une ambiance particulière, où le merveilleux flirte avec le réel, en même temps que le brouillard prend possession des sous-bois… Une véritable réussite!

Cette nouvelle est à ranger dans les grands classiques du genre, d’autant plus que Washington Irving traite son histoire d’une manière parfois parodique, ce qui prête à sourire. Prenez une heure ou deux de votre temps pour savourer ce petit bijou de la littérature fantastique américaine qui ne vous laissera guère indifférent!

dimanche 7 mars 2010

Quand Freud mène l'enquête...

L’Interprétation des Meurtres de Jed Rubenfeld.

Editions Pocket, 04/2009, 504 pages.

Résumé : "1909. Freud, accompagné de Ferenczi et Jung, ses disciples, débarque dans l'effervescente New York. Venu donner une série de conférences, il est accueilli par Younger, jeune médecin qui lui fait découvrir la ville en pleine construction, les bas-fonds de Chinatown et les hôtels particuliers de Gramercy Park. Une visite d'autant plus mémorable que le psychanalyste viennois prend part à une enquête surprenante : le cadavre d'une jeune fille torturée et étranglée vient d'être retrouvé. Nora Acton, autre victime du même agresseur, a miraculeusement survécu mais est frappée d'amnésie et de mutisme. Dans l'ombre de Younger chargé de la soigner, Freud va habilement s'immiscer dans l'esprit de Nora, explorer son inconscient et de nouveaux champs d'application : l'interprétation des meurtres... "

Mon avis : Adeptes de la psychanalyse et de l’interprétation des égarements de l’inconscient, lancez-vous sur ce livre sans plus attendre. Non seulement d’être un nouveau coup de coeur pour ma part, il est surtout un condensé fort éloquent d’une théorie qui bouleversa un siècle entier : le freudisme. En effet, Freud part pour les Etats-Unis en 1909 afin de donner des conférences à la célèbre université de Clark sur ses théories oedipiennes et ses autres interprétations psychiques qui révolutionneront à jamais la psychologie. Voyage boulervsé ici par un meurtre sordide. Le docteur viennois va devoir s’immiscer dans l’esprit des gens afin de révéler la clef d’une énigme absolument déroutante, qui vous tient en haleine jusqu’aux toutes dernières pages. Ou plutôt va t-il guider un jeune médecin de Boston, Stratham Younger, qui va, dans l’ombre de Freud, essayer de faire émerger derrière la barrière du refoulement, les démons de l’enfance d’une jeune femme agressée par le tueur, Nora Acton. La psychanalyse est déployée ici dans toute son envergure au fil du livre et nous tient en haleine sans jamais perdre de son intérêt, notamment parce que l’écriture de Jed Rubenfeld est des plus agréables à lire et des plus limpides, nous suivons ainsi le raisonnement freudien sans aucune entrave.

Les personnages du livre sont pour la plupart des personnages réels, Freud bien entendu, mais aussi ses compagnons de voyage parmi lesquels l’acâriatre Jung, qui est reconnu pour s’être farouchement opposé aux théories de Freud. Cette hostilité est retransmis avec brio dans plusieurs scènes du livre et nous fait entrer dans une réalité instructive, au coeur d’un polar monté de toutes pièces. On s’attache facilement à plusieurs protagonistes tel que l’inspecteur Jimmy Littlemore ou encore Stratham Younger.

L’histoire en elle-même est riche en rebondissements, rythmée par une action en constante évolution, une scène notamment vous fera monter l’adrénaline au summum ! L’intrigue est relativement bien ficellée et ne se laisse entrevoir que durant les dernières pages du livre, réservant ainsi des surprises de taille à vous faire sortir les yeux de la tête ! Jed Rubenfeld est un excellent marionnetiste, et nous ballote sans vergogne, ainsi que ses personnages, vers de fausses pistes, pour notre plus grand plaisir.

Je pourrais encore passer des lignes et des lignes à vous raconter ce livre formidable, que j’apparente à L’Aliéniste de Caleb Carr, qui se passe à la même période, dans la même ville, ce New-York du début 20ème où les meurtres sans scrupule rythment le sang d’une métropôle en perpétuel mouvement, où l’argent est roi. Un coup de coeur pour moi, je me suis totalement abandonné dans cet excellent polar que je recommande à tous les adeptes du genre, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui ont lu L’Aliéniste.

Coup de coeur!!!

jeudi 4 mars 2010

Le Saint Graal !

Je me suis fait un immense plaisir en m'offrant le tout nouveau Stephen King: Juste avant le crépuscule, qui est un recueil de treize nouvelles toutes aussi terribles et effrayantes les unes que les autres! Voici les quelques lignes de la quatrième de couverture: "Juste avant la crépuscule... C'est l'heure trouble où les ombres se fondent dans les ténèbres, où la lumière vous fuit, où l'angoisse vous étreint... L'heure de Stephen King."

Il me tarde de l'ouvrir, je le ferai très bientôt!

P.S: je trouve la couverture particulièrement réussie! A l'image du contenu je pense!

mardi 2 mars 2010

A Berlin, un ancien criminel refait sa vie...

Berlin Alexanderplatz de Alfred Döblin.

Editions Gallimard, Folio Poche, 11/2007, 620 pages.

Résumé: « Franz Biberkopf sort de prison, bien décidé à suivre le droit chemin mais le Berlin des années 1925-1930 est une sorte de jungle où il n'est pas facile de se frayer une voie et où les tentations abondent. Le parcours tragique d'un homme dépassé par son destin dans le décor trépidant d'une métropole en pleine mutation. »

Mon avis: cette immersion dans le Berlin des années d’avant guerre doublée du parcours fataliste d’une vie, m’ont laissé abasourdis au sortir de ce gros livre. Ce pavé de 600 pages vous narre la vie peu envieuse, avec ses hauts et ses bas, de Franz Biberkopf, un ancien prisonnier. Le livre commence sur sa sortie de Tegel (centre de détention allemand) et se finit sur un bilan complet de son existence alourdie par le poids de la fatalité. A travers les agitations qui viennent bousculer la vie de cet homme fort et influençable, nous apercevons une ville en plein changement, en train de muter de manière bruyante, à l’image des coups de revolver, des coups de poings qui s’échappent de ces pages. En effet, Berlin Alexanderplatz est un livre qui met en avant une criminalité en hausse dans un monde où l’argent reste le seul moyen de se maintenir à flot: le capitalisme commence sa floraison. Franz, anti-héros tantôt attachant, tantôt repoussant, est ballotté de manière violente entre les événements de sa vie, tristes ou joyeux.

J’ai apprécié l’écriture fluide et sans fioritures de l’auteur, qui parvient à dérouter le lecteur par une construction assez particulière mais plaisante, un peu à l’image du puzzle que nous proposait Manhattan Transfer de John Dos Passos, mais ici beaucoup plus clair et limpide car on ne fait que suivre la vie de Franz Biberkopf et des personnes qu’il croise.
Cependant la première moitié du livre peut paraitre lassante comparée à la seconde moitié qui est beaucoup plus rythmée, et où toute l'intrigue se délie pour nous servir un cocktail d'actions très agréable à lire. Il faut patienter durant les premières lignes pour entrer ensuite véritablement dans le livre. Mais ça en vaut le coup.

Un classique de la littérature allemande à découvrir.

lundi 1 mars 2010

Néron, l'empereur monstrueux...

Octavie de Sénèque.

Editions Les Belles Lettres,Collection Classiques en Poche, 1998.

Résumé: Octavie, épouse officielle de l’empereur romain Néron, se voit répudier par son mari (et frère) car celui-ci va se marier avec une de ses plus riches maîtresses dont il est tombé éperdument amoureux: Poppée.

Mon avis: Voici la seconde pièce de Sénèque dont j’ai fait l’acquisition et avec laquelle j’ai passé une aussi bon moment qu’avec Médée. Seulement, Octavie diffère par son genre, en effet il s’agit d’une pièce « prétexte », c’est-à-dire qu’elle ne prend pas appuie sur la mythologie, mais sur l’histoire nationale de Rome. Cette pièce traite ainsi du règne de l’infâme Néron, empereur fou, aux instincts morbides, aliéné par une paranoïa criminelle.

Le personnage d’Octavie, sœur et épouse officielle de Néron, touche beaucoup par son impuissance face aux terribles décisions du maître de l’Empire qui souhaite épouser une de ses plus riches maîtresses, Poppée, en répudiant ainsi Octavie. Cette dernière est très aimée du peuple, contrairement à Poppée, et les Romains vont s’insurger contre une telle décision. Néron n’en entend pas de cette oreille, et se laisse gouverner par ses passions, devenant ainsi un des empereurs les plus terribles de Rome et menant à terme sa résolution de répudier sa propre sœur, sa femme légitime.

Cette pièce est effrayante, mettant en scène un personnage auréolé de crimes abominables, Néron. A lire pour les amoureux d’histoires tragiques, ainsi que pour les inconditionnels de la vie dans les couloirs du palais impérial de la Rome Antique. Second coup de cœur théâtral!