samedi 26 février 2011

Les Loups sont entrés dans... New-York!

Etats primitifs d’ Alec Covin.

Editions J’ai Lu Thriller, 06/2007, 410 pages.

Résumé : « Maître d’une société secrète terrifiante, le général Fenryder a juré de détruire l’Amérique. Il est à New-York et, dans moins de huit jours, il aura déclenché l’opération « Démons »... »

Mon avis : quelle magnifique surprise ! Un polar qui trainait dans mes étagères depuis maintenant trois longues années et qui, enfin, m’a lancé un appel désespéré pour le consommer, ou plutôt... le dévorer ! Quelle ne fut pas ma surprise de me trouver face à un thriller d’une qualité rarement atteinte ces derniers temps dans mes lectures « polaresques », c’est d’ailleurs l’une des raisons qui m’avait incité à me détourner un temps soit peu de ce genre littéraire. Alec Covin m’a permis de me tourner de nouveau vers les sentiers sinueux de ces histoires de tueurs impitoyables, ces moments de grand frisson, de manipulations en tout genre et d’éclaboussures sanglantes qui vous prennent aux tripes. Etats primitifs ne déroge pas à ces règles d’or et les portent à un paroxysme délicieux que je n’avais pas connu depuis Le Chuchoteur machiavélique de Donato Carrisi ou bien L’Ame du Mal de Maxime Chattam.

Tout d’abord, il est important de savoir que ce roman fait partie d’une trilogie et qu’il en est le second élément, néanmoins il n’est pas nécessaire de lire le premier opus qui s’intitule Les loups de Fenryder pour comprendre l’intrigue d’Etats primitifs. En soi, c’est un soulagement, car on s’embarque dans une histoire déjà établie dans le livre précédent mais qui prend une nouvelle tournure ici, pour nous offrir une toute autre intrigue et donc un nouveau départ. De plus, l’auteur n’hésite pas à nous récapituler quelques évènements cruciaux des Loups de Fenryder, le lecteur est donc loin d’être perdu.

Les personnages nous sont présentés comme au premier coup d’oeil et le lecteur tombe très vite sous leur charme : le très spécial détective privé Tim, la séduisante journaliste Sarah, l’artiste en vogue Forrest et la fragile Jodie. Ce quatuor va enquêter pour coincer les membres de la secte de Fenryder, un dangereux gourou qui a déjà commis des attentats sanglants à travers le pays et qui projette d’accomplir ses futurs méfaits au coeur de la Grosse Pomme, quelques temps après la terreur suscitée par les attentats du 11 septembre. Les coups de théatre sont nombreux et ne cessent de vous abasourdir dans un concert de manipulations sournoises, fermement dévastatrices, qui auront des conséquences insoupçonnables jusqu’à la dernière ligne. Attendez-vous à être fortement balancés d’un côté et de l’autre du gouffre qui s’ouvre inexorablement sous les pieds de nos protagonistes, au risque de vous trouver confrontés à des situations angoissantes dont Alec Covin est un maître dans l’art, distillant la peur comme un lent et mortel poison qui vous court dans les veines jusqu’au dénouement final qui vaut le détour !

Dès la première ligne, l’action est lancée, impossible alors de décrocher ses regards des pages jusqu’au fin mot de la chute. Et quelle chute! Tout s’enchaine à une vitesse étourdissante : les coups de sang, les révélations, les secrets depuis longtemps enfouis, les plans mis en place : réussite ? défaite totale ? Le doute plâne jusqu’à la fin et vous n’en ressortirez pas indemne ! J'ai hâte de me plonger dans le troisième livre, qui s'intitule Le général Enfer, il est sorti ce mois-ci d'ailleurs!

Côté écriture, Alec Covin possède une très bonne plume. C’est un vrai régal que de lire ses phrases, si bien tournées, intelligemment pesées et parfois agrémentées de références à la littérature fantastique qui résonnent de manière très plaisante (Bram Stoker, Edgar Allan Poe, Oscar Wilde, et d’autres... observez bien, vous aurez le plaisir de les retrouver !). En plus d’avoir mis en place une intrigue fascinante, cet auteur écrit magnifiquement bien, que demander de plus ? !

En somme, un excellent thriller que je recommande fortement aux amateurs du genre, ils ne seront pas déçus par la qualité de ce roman écrit d’une main de maître ! Je suis fan !

mercredi 23 février 2011

La menace gronde sur la Terre du Milieu...

Les deux tours de J.R.R Tolkien.

Editions Pocket Fantasy, 09/09, 570 pages.

Résumé : « Frodon le Hobbit et ses Compagnons se sont engagés, au Grand Conseil d'Elrond, à détruire l'Anneau de Puissance dont Sauron de Mordor cherche à s'emparer pour asservir tous les peuples de la terre habitée : Elfes et Nains, Hommes et Hobbits.
Dès les premières étapes de leur audacieuse entreprise, les Compagnons de Frodon vont affronter les forces du Seigneur des Ténèbres et bientôt ils devront se disperser pour survivre. Parviendront-ils à échapper aux Cavaliers de Rohan ? Trouveront-ils asile auprès de Ceux des Arbres, grâce à l'entremise de Sylvebarbe ? Qu'adviendra-t-il de Gandalf le Gris métamorphosé, au-delà de la mort, en Cavalier Blanc ?
»

Mon avis : Quelle excitation à l’ouverture de ce second tome qui nous plonge d’emblée au coeur de l’aventure palpitante de la Compagnie, désormais dissoute, riche en sensations ! Ce second livre est un formidable coup de maître pour Tolkien, il parvient à hisser la quête de l’Anneau à un degrès supérieur de tension, où les enjeux deviennent colossaux et primordiaux pour le devenir de la Terre du Milieu. L’angoisse est palpable et rythme de part en part le récit. Si le premier livre semblait prendre l’apparence d’un voyage extraordinaire, encore suffisamment éloigné des malheures à venir, où les entités maléfiques n’apparaissaient que furtivement, ou bien en paroles ; ici, les dangers prennent vie et fondent sur les protagnonistes comme autant de remparts maléfiques contre l’accomplissement de leur mission. Les deux tours s’affiche clairement comme un moteur d’actions enchainées, dynamique et enivrant, qui nous portent au coeur de la grande bataille du gouffre de Helm, de la destruction de l’Isengard par les Ents, de la confrontation des Hobbits avec la grande et terrible Arachné, et bien d’autres encore.
La Terre du Milieu dévoile de plus belle, à travers ce second épisode, ses trésors cachés, ses habitants secrets, ses sortilèges les plus enfouis. La magie prend forme et nous émerveille à nouveau.

L’écriture de Tolkien est efficace, toute tournée vers un dynamisme étourdissant du récit. Si le premier livre, souvent décrié pour ses longueurs, s’attardait plus longuement sur les descriptions, notamment des paysages, Les deux tours prend au contraire une apparence moins figée et plus ancrée dans l’accélération narrative. Rares sont les moments d’éblouissement ou de contemplation. La menace se fait de plus en plus pressante aux portes du Mordor, et nos protagonistes doivent agir au plus vite, au risque de passer pour la dernière fois à côté d’un monde encore beau, vierge de toute perversion.

L’une des réussites de ce roman réside en sa division en deux parties distinctes, à savoir, d’un côté la marche vers l’Isengard et le Rohan d’Aragorn, Gimli et Legolas, et de l’autre la traversée des sombres régions du Mordor par Frodon et Sam. Cette seconde partie permet au lecteur de se concentrer sur les deux personnages les plus importants de l’histoire, ceux qui accomplissent le périlleux chemin vers une éventuelle victoire de la Lumière contre l’Ombre. Frodon et Sam sont décrits à travers le prisme de la profonde amitié qui les tient lier l’un à l’autre, et ainsi, leur psychologie est plus amplement développée, notamment avec l’apparition d’un compagnon de route fort douteux, Gollum. Ce petit être va s’interposer malignement entre les deux amis, permettant de mettre en relief leurs caractères, parfois bien différents.

Ce second livre, vous l’aurez compris, est un nouveau coup de coeur ! Dynamique, urgent, angoissé, cet opus ne laisse pas indifférent et nous hisse à des niveaux toujours plus élevés d’émerveillement. De la grande fantasy !

dimanche 13 février 2011

Des lettres volantes à Guernesey...

Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows.

Editions 10/18, 01/11, 410 pages.

Résumé : «Tandis que Londres se relève douloureusement des drames de la Seconde Guerre mondiale, Juliet Ashton, jeune écrivain, compte ses admirateurs par milliers. Parmi eux, un certain Dawsey, habitant de l'île de Guernesey, qui évoque au hasard de son courrier l'existence d'un club de lecture au nom étrange : «Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates»... Passionnée par le destin de cette île coupée du monde, Juliet entame une correspondance intime avec les membres de cette communauté. Et découvre les moyens fantaisistes grâce auxquels ces amis bibliophiles ont résisté à l'invasion et à la tragédie. Jusqu'au jour où, à son tour, elle se rend à Guernesey. Pour Juliet, la page d'un nouveau roman vient de s'ouvrir, peut-être aussi celle d'une nouvelle vie... »

Mon avis : Enfin, le succès de l’année 2010 est sorti en poche ! Je l’attendais de pied ferme, obnubilé par son titre original et sa couverture sobre mais élégante. Toute la blogosphère s’était enflammée en coups de coeur successifs à la sortie de ce roman, ma curiosité a été fortement titillée !

Tout d’abord, sa structure épistolaire est fort réussie. Les personnages parviennent à s’inscrire dans une intrigue de plus en plus consistante au fil des lettres. Juliet, la protagoniste, jeune écrivain satirique à succès reçoit un jour une lettre d’un certain Dawsey, admirateur du poète Charles Lamb, qui vit sur l’île de Guernesey, un microcosme hanté par le souvenir de la seconde guerre mondiale. En effet, le roman fait ressurgir des bribes de l’histoire de l’Occupation de cette petite parcelle de terre, perdue dans la Manche, de l’arrivée des allemands jusqu’à leur débâcle. Sur ce fond tour à tour dramatique ou léger, l’écrivain va se prendre d’amitié pour plusieurs membres d’un curieux groupe d’individus, surnommé le Cercle des amateurs de littérature et de tourte aux épluchures de patates de Guernesey. C’est alors que va apparaitre toute une galerie de personnages fort distrayants, dont la mystérieuse et non moins symapthique Isola, le silencieux et réconfortant Dawsey, l’accueillante Amelia, la détestable grenouille de bénitier Adelaide, la petite Kit, le souvenir bienheureux et nostalgique de la souriante Elizabeth, et bien d’autres encore...
Tous ces personnages parviennent à donner une atmosphère chaleureuse au récit, d’où cette envie de ne jamais terminer le roman.

Cependant, ce roman souffre d’un manque de stylistique littéraire, l’écriture est parfois très simple et ne cherche pas à atteindre un certain raffinement que j’aurais apprécié retrouver ici, d’autant plus qu’il s’agit d’une suite de correspondances, habituellement pleines d’élégance et de beaux traits d’esprit dans les arcanes de la littérature. Néanmoins, le récit n’en souffre pas tant que ça et notre lecture parvient à être un véritable moment de plaisir, limpide et claire comme de l’eau de roche.

J’ajouterais que ce roman sans fioritures reste tout de même efficace et vous fera passer un sympathique moment de lecture, sans pour autant prétendre à être inoubliable.

samedi 5 février 2011

L'ombre du vent se profile à l'horizon...

Oyé, oyé, chères lectrices et chers lecteurs,

Il y a peu de temps, j'ai eu une subite envie de me replonger dans l'excellent ouvrage de Carlos Ruiz Zafon intitulé L'ombre du vent qui avait été un coup de coeur monumental, et je suis loin d'avoir été le seul!
J'aimerais donc vous proposer une relecture de ce roman pour celles et ceux qui le souhaitent ou bien vous inviter à le découvrir pour celles et ceux qui n'auraient pas encore eu la curiosité d'ouvrir ces pages enchanteresses (et qui le regretteront amèrement! ^^)
Il n'y a pas de date limite sinon la fin de l'année 2011, donc ça vous laisse le temps de savourer ce trésor en toute tranquilité (bien qu'il se dévore très vite!).
Je sais que Belledenuit, Anne Sophie, Malorie, Mivava et Myrrdin étaient prêtes à s'y plonger, cela vous tente-il toujours? :D Et bien sûr, tout le monde est invité à partager cette joie littéraire, laissez-moi un commentaire et je vous inscrirai sur la liste des lecteurs!
Liste des participants:
- Julie
- Lise
- Mivava
- Belledenuit (15 juillet)
- Theoma
- Azkadelia
- Suzanne
L'ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon:

Editions Le livre de poche, 01/2006, 636 pages.

Quatrième de couverture: "Dans la Barcelone de l'après-guerre civile, «ville des prodiges» marquée par la défaite, la vie est difficile, les haines rôdent toujours. Par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon - Daniel Sempere, le narrateur - dans un lieu mystérieux du quartier gothique: le Cimetière des Livres Oubliés. L'enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d'occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération: il doit y «adopter» un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l'entraîner dans un labyrinthe d'aventures et de secrets «enterrés dans l'âme de la ville»: L'Ombre du Vent. Avec ce tableau historique, roman d'apprentissage évoquant les émois de l'adolescence, récit fantastique dans la pure tradition du Fantôme de l'Opéra ou du Maître et Marguerite, énigme où les mystères s'emboîtent comme des poupées russes, Carlos Ruiz Zafón mêle inextricablement la littérature et la vie."